Et pure, si muove...

A la presse genevoise, 13 septembre 2006
Sandrine Foti, Genève

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Changer le système d'évaluation à Genève, c'est un peu comme se retrouver au temps de Galilée…

J'entends ici et là que c'est très bien les notes, tout le monde en a eu. Et pourtant… Depuis ma propre scolarité, les méthodes de maths et français ont radicalement changé, les élèves apprennent l'allemand, ils utilisent les nouvelles technologies qui les amènent à réfléchir et interagir avec le monde qui les entoure de façon beaucoup plus systématique et tellement plus rapidement que nous ne le pouvions.

Tout cela n'est pas remis en cause n'est-ce pas ? Car nous savons que cette évolution est nécessaire pour que notre pays soit et reste compétitif au niveau mondial. Notre système d'évaluation doit lui aussi évoluer, nous avons besoin d'une évaluation plus fine, basée sur les apprentissages et les progrès que font les élèves. Je suis prof et je travaille depuis dix ans dans ce contexte scolaire en pleine expansion. Il est possible d'adapter les évaluations au monde dans lequel nous vivons. Je le pratique au quotidien ! Et ça marche ! Il ne s'agit pas de supprimer les notes comme tentent de le faire croire certains discours, car chaque élève qui fréquente l'école publique reçoit un livret scolaire avec notes, trois fois par an ! Mais cette note une signification autre que le résultat d'une moyenne. Les enseignants sont capables de renseigner les familles et les institutions sur l'état réel des aptitudes et connaissances des élèves par rapport à des objectifs d'apprentissage précis et ambitieux.

Enfin, n'oublions pas que les enjeux de la votation du 24 septembre concernent l'école primaire. Si la charge de travail augmente avec un système basé sur les progrès des élèves, les enseignants ainsi que les parents des élèves se montrent très satisfaits de l'évolution des carnets. Pour ma part, elle me permet de rendre visible les activités travaillées à l'école, en pouvant expliquer clairement où se situent les éventuelles difficultés rencontrées par mes élèves. Ce qu'ils sont ne se résume plus à une moyenne et les appuis que je peux mettre en place pour les aider à progresser sont mieux ciblés et plus efficaces.

En votant 2x NON (et en laissant vide la question subsidiaire), nous nous prononcerons pour un système adapté à notre monde, car comme le disait Galilée, il tourne !