Le redoublement : pour ou contre ?

Tribune de Genève, 6 septembre 2006
Nuria Nicolet Aebischer, Genève

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Enseignante au primaire, je suis engagée dans une équipe qui conjugue ses efforts afin d'intervenir en amont du redoublement. Dans l'école primaire actuelle, le travail est organisé en cycles d'apprentissages de deux ans afin de mieux tenir compte des rythmes de chacun. La pédagogie différenciée permet de répondre au plus près des besoins des élèves en diversifiant les situations d'apprentissage. Dans de rares cas, lorsqu'un élève n'a pas atteint les objectifs du cycle malgré les aménagements proposés, une prolongation d'une année est possible. Il ne s'agit pas d'un redoublement au sens strict du terme : l'élève effectue une année de plus pour consolider ses apprentissages uniquement dans les domaines qui lui posent problème, tout en poursuivant ses acquisitions dans les autres disciplines.

Les enfants apprennent à marcher à des âges différents… Il en est de même pour chaque apprentissage de la vie !

Le 24 septembre, les enjeux du scrutin s'étendent bien au-delà de la question réductrice : " Pour ou contre les notes ". En effet, les textes de l'initiative et du contre-projet visent à empêcher toute évolution pédagogique de l'enseignement primaire.

En particulier, d'après les textes de l'initiative et du contre projet, tous les élèves d'un degré devraient acquérir les mêmes savoirs scolaires en même temps. Ceux qui n'y parviendraient pas au mois de juin se verraient imposer le redoublement pour unique mesure de soutien pédagogique !

En votant 2 X NON le 24 septembre, les citoyens pourront montrer aux enseignants de l'école primaire qu'ils leur font confiance pour leurs actes professionnels !