Voter 2 x NON pour une école stable

A l'Hebdo, 4 septembre 2006
Comité du Groupement genevois des associations de parents d'élèves (GAPP)

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Lundi 4 septembre, des parents d'élèves inquiets m'ont fait parvenir un courriel inquiet, au sujet de l'invraisemblable votation genevoise sur l'école du 24 septembre. Voici leur texte.

Quelle cacophonie ! Pas un jour sans que nos politiques s'agitent autour de la question scolaire : pas assez d'heures d'enseignement, retour à l'école le mercredi, horaires continus, manque de professeurs de langues, des sciences exactes qui n'attirent plus, un cycle d'orientation à réformer, un collège en trois ans ….. Tout cela dans un contexte tendu d'une votation sur l'avenir de l'école primaire publique genevoise le 24 septembre prochain. Tant mieux si l'Education entre dans les préoccupations de nos politiques mais on vit actuellement une véritable escalade, chaque parti renchérissant, par stratégie ou par convictions ?

Et les parents d'élèves qu'en pensent-ils ?

En tant que membres du comité du GAPP, groupement cantonal genevois des associations de parents d'élèves primaires et enfantines, nous souhaitons ici rappeler et exprimer la position des 4.000 parents que nous représentons, regroupés dans 55 associations de parents d'élèves, sur la votation du 24 septembre. En Assemblée plénière, à la quasi unanimité de ses membres, le GAPP a adopté la position suivante : non à l'initiative d'ARLE et non au contre-projet de l'Entente. Pourquoi ce choix ?

Pour garder un système harmonisé et s'inscrire dans la continuité. Après plusieurs années de flou, de tergiversations, l'organisation de l'école primaire genevoise est harmonisée depuis le mois de septembre 2005. Nous voulons éviter un nouveau changement, un nouveau carnet, un nouveau système d'évaluation.

Parce qu'aujourd'hui avec trois rencontres annuelles parents-enseignants, des informations sur les résultats scolaires communiquées chaque trimestre aux parents, le lien famille-école est renforcé. Une des missions premières du GAPP est de favoriser et développer les relations entre les parents et les enseignants. Sans ce lien solide encourageant le dialogue et la confiance, c'est la réussite scolaire de l'enfant qui en pâtit.

Pour conserver le système d'évaluation actuelle. De la 1ère enfantine à la 2ème primaire, toutes les disciplines sont progressivement évaluées sous forme d'appréciations et de commentaires. Dès la 3ème primaire les appréciations sont accompagnées de notes dans toutes les disciplines, des commentaires écrits figurent dans le livret scolaire. Le français et les mathématiques sont évalués tous les trimestres, l'allemand est évalué dès le troisième trimestre de la 3P. Enfin, un bilan complet et des épreuves cantonales en 2P, 4P et 6P certifient les acquis de l'élève. Ces mesures renforcent l'encadrement des élèves et la collaboration avec les familles.

Enfin, parce que nous pensons qu'être parent c'est aussi être citoyen et avoir une certaine conscience de l'intérêt général. Cette votation porte sur l'avenir de l'école publique, certes, mais plus largement sur la société que nous envisageons et souhaitons pour nos enfants. L'Ecole d'aujourd'hui n'est pas parfaite, pas toujours à la hauteur des enjeux exigés par une société en mouvement, les parents le savent, le vivent mais ils sont convaincus que le système actuel prend en compte cette évolution, cherche à s'y adapter et permettra des améliorations.

Nous voulons garder les acquis défendus par le GAPP depuis plusieurs années, nous voulons que les parents gardent une relation privilégiée avec les enseignants, qu'ils obtiennent une information claire et précise par les rencontres et un livret scolaire combinant évaluations formatives et notes. Le GAPP n'est ni de gauche ni de droite, nous avons soutenu et travaillé aux côtés de Martine Brunschwig-Graf dès 1994, nous poursuivons notre collaboration avec Charles Beer. Si les représentants des parents d'élèves ont adopté la position du 2x non c'est dans ce même esprit de continuité, pour laisser une chance au système harmonisé vécu aujourd'hui par tous les élèves des écoles primaires ; c'est aussi pour que cette escalade politique s'arrête et donner enfin une chance à l'école publique genevoise de faire une pause.