Vous ne voterez pas pour ou contre les notes !

A la Tribune de Genève, 2 septembre 2006
Véronique Pamm Wakley, Genève

---

Vous croyez que l'enjeu des prochaines votations sur l'école concerne les notes ? Vous vous trompez ! Si les partisans du " oui " le pensaient, ils auraient résumé leur initiative ou leur contre-projet à une ligne. Or, ces derniers déposent de très longs projets de loi de plusieurs pages. Qui s'est pris la peine de les lire en entier ? Qui pense que le slogan " Nous voulons des notes " les résument ? Il y a bien d'autres points, qui certes parlent moins directement à l'affectif collectif, mais qui sont tout aussi importants. Notamment le fait que l'enseignement se résume à " lire-écrire-compter " (qu'en est-il de " réfléchir " ?). Ou qu'il faille calculer des moyenne pour inscrire la note dans le carnet (Monsieur Chevrier, si nous faisions une moyenne de vos étoiles gastronomiques obtenues depuis le début de votre carrière, vous ne pourriez prétendre valoir la note obtenue récemment, même si elle indique l'état actuel de vos performances à ce moment de votre parcours !). Enfin surtout cette idée que la note 4 soit obligatoire pour rentrer au cycle d'orientation et que c'est déjà à 12 ans que la sélection doive se faire, alors que je vous rappelle que l'école obligatoire pour tous dure jusqu'à 15 ans. (Qu'auraient fait les 800 élèves de cette année qui sont allés au cycle en section B ?)

Mais ces arguments auraient été moins percutants sur des affiches…

Vous pensez que les partisans du 2 x non disent " non " aux notes ? Mais enfin, il faudrait peut-être prendre la peine de se renseigner sur les pratiques actuelles et aller voir ce qui se fait à l'école ! Actuellement, les enseignants mettent tous des notes dans les carnets pour informer les parents et certifier, voire sélectionner les élèves. Ces notes vont de 1 à 6 et elles concernent même des disciplines qui jusqu'alors n'étaient pas évaluées (gym, musique, dessin). C'est sur la base de ces notes que les élèves sont orientés en fin de cycle (2P, 4P, 6P). Il n'a jamais été question de supprimer l'évaluation ! Par contre, nous disons " non " à l'initiative et au contre-projet, car nous disons " non " à des textes qui ne proposent aucune solution pour combattre l'échec scolaire et qui veulent juste mettre en évidence les difficultés des élèves.

Toutes les personnes qui voteront le 24 septembre et qui n'ont pas d'enfant à l'école devraient se renseigner sur les pratiques actuelles, et écouter les associations de parents ou d'enseignants pour prendre la bonne décision, au lieu de croire des slogans bien simplistes qui visent des objectifs politiciens fort éloignés de la pédagogie.