Note ou pas
note, l'important est de savoir ce qui est
évalué
La
population et les familles s'inquiètent à
juste titre de la manière d'évaluer. Elles
demandent des mesures fiables et rigoureuses de la
progression des élèves, des mesures qui les
incitent à apprendre et informent clairement les
parents. Or, les notes et les moyennes proposées dans
l'initiative et le contre-projet vont exactement dans
l'autre sens : elles nivellent et brouillent les
résultats.
D'abord,
elles sont imprécises : toute moyenne masque des
forces et des faiblesses ; elle empêche un
diagnostic et une prise en charge pédagogique bien
ciblés (" J'ai la tête bouillante et les pieds
glacés ", dit le patient. " Ce n'est pas grave,
répond son médecin, votre moyenne fait
37°2 ! ").
Ce
calcul mécanique décourage en outre
les efforts, puisque les progrès de fin
d'année sont annulés par les mauvais chiffres
qui les ont précédés (" J'ai
sauté 2 mètre 40 ! ", dit le sauteur en
hauteur. " Je ne peux pas te sélectionner,
rétorque son entraîneur, tu ne passais que 2
mètres 15 au début de l'année
! ")
Au total, les élèves faibles se
résignent à échouer. Les plus
futés bachottent pour réussir et se
contentent du minimum puisqu'un trimestre bien
noté permet de se reposer le reste de
l'année.
Mal
utilisés, les chiffres font le contraire de l'effet
recherché : ils brouillent les repères,
retardent les progrès, nivellent les
résultats. C'est pour cela que les systèmes
qui vont de l'avant développent des
manières plus claires et plus exigeantes
d'évaluer : bilans formatifs, épreuves
critériées, dossiers et portfolios, entretiens
réguliers avec les élèves et les
parents. Comment les rejoindre si l'arbre de la note cache
la forêt de ce que nous voulons réellement
atteindre et mesurer ?
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Pour en savoir plus
:
- Au-delà
des notes | pdf
- La note
: claire, juste, exigeante ? Contre-argumentaire
pour votation populaire | pdf
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