Message de Claude
Reymond, secrétaire syndical CGAS :
Nous sommes tous allés à l'école et nous avons tous une idée à son sujet.
Nos parents ont adopté il y a 40 ans la première loi sur la démocratisation des études, celle qui promettait que leurs enfants pourraient faire mieux, et mieux entreprendre qu'ils ne le purent eux-mêmes.
Depuis la société a changé : la prédominance de l'économie sur les politiques s'est imposée, le mode marchand de répartition des richesses a révélé son caractère de prédateur sur les conditions de vie de tous les peuples de la Terre. Au Nord les capacités financières des collectivités publiques ont été affaiblies et au Sud les moyens de production traditionnels ont été désagrégés.
Chez nous, cela s'est traduit d'une part par l'installation de populations immigrées ayant fui leurs régions dévastées par un esclavage salarié exacerbé ou la contrainte dans l'informel, par la pollution ou la guerre ; et d'autre part, malgré une augmentation des élèves, par un tassement des effectifs dédiés à l'instruction - principale garante des libertés.
Les citoyens qui voteront sur l'école du 24 septembre n'auront pas à choisir entre le retour des notes ou le statu quo, qui devra néanmoins unifier un système scolaire performant compris par tous au service de tous.
Il faudra choisir entre le retour à l'ancien régime excluant et élitiste ou l'école démocratique, favorisant l'intégration et offrant à 100% des jeunes d'obtenir un savoir et une culture qui leur permettent de se positionner dans leur vie d'adulte.
Le Conseil d'Etat Genève recommande 2 x NON parce qu'il doit administrer une société plurielle où chacun devrait avoir sa chance, et parce qu'il lui faut des instruments de gouvernance qui favorisent la solidarité et l'intégration pour obtenir la prospérité.
Nous l'en félicitons parce que nous voulons aussi une école qui :
Au demeurant, si les syndicats recommandent également 2xNON, c'est parce qu'il y a des intérêts de classe dans cette votation.
Si les organisations de travailleurs refusent les critères de sélection que la bourgeoisie et le patronat tentent d'imposer dans notre système d'éducation, c'est parce la plus part de leurs membres aspirent - en tant que spoliateurs de la force de travail - à notre plus grand abrutissement et notre exclusion.